Les Diseurs de Rêves
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Message  albator Jeu 20 Oct - 21:45

Procédure d’extradition

La lune ne nous éclaire plus, ses rayons sont froids et dénués de tout romantisme. Une nuit qui vibre de toutes ces émanations d’un autre monde.
Dans les ruines transformées en ultime camp retranché, même la compagnie des militaires surarmés semblait devenir illusoire. D’autant que leur velléité à nous caser, nous pauvres civils, dans ce qui s’avère être les premiers postes de défense, fait disparaître le peu de chaleur humaine, le peu de convivialité qui aurait pu nous permettre de passer ces derniers moments en de meilleures conditions.
Une ambiance lourde s’instaure peu à peu.
Le silence fait loi.

Soudainement nos yeux se plissent sous l’intensité des z’éclairs. Nos tympans succombent sous l’impact assourdissant. Nos articulations crissent. Le champ de mines, dernier anneau protecteur, commence à s’illuminer. Les multiples explosions nous font reculer au sein des bâtiments. Les portes extérieures vibrent. Les zombies commencent leur pénétration de la zone, en annihilant les preservatives défenses. Les morceaux sanguinolents des premières lignes tapissent les barbelés, le béton, tous les beaux emblèmes de notre civilisation. Puis le silence fait jurisprudence.
Maintenant tout l’environnement vibre. Des ombres bougent et grouillent sans grâce, en chuchotements, en gargouillis. Les approches des bâtiments ne sont désormais plus sures.


Un hurlement de panique nous glace le sang. Comme un signal, la porte s’effondre sous la poussée des morts-vivants. Le bal des débutantes était ouvert. L’usage des armes à feu ne fut pas limité, chaque saloperie qui rentrait partait en charpie. De la dentelle de zombie. On aurait pu apprécier pleinement, sauf qu’il fallut vite se rendre compte que les munitions n’étaient pas z’éternelles… J’ai sincèrement été impressionné par le talent de certains quand au maniement de matériel de toute sorte, pelles, pioches, clef anglaise, bombe de laque, jet de parpaing. Nous semblions être en nombre, forts et armés, mais déjà la fatigue se faisait sentir. Les halètements n’émanaient plus uniquement des « sordides ». Puis, d’un seul coup, on se rendit compte que nos rangs se vidaient
Je regarde à droite, à gauche. J‘avoue ne pas être surpris par le regard glauque de l’un de mes proches voisins. Les créatures ont pénétrés le camp retranché des militaires. Mes aptitudes martiales ne me permettent pas de stagner dans le secteur. J’opère une discrète mais efficace retraite. Les milis n’optent pas encore pour cette délicate manœuvre. Je me permets d’infiltrer leur dispositif. Les derniers retranchements me paraissent soudainement bien petits et peu surs. Finalement dans la cohue j’arrive à pénétrer le dernier carré, le labo, avant qu’un officier ne prenne la décision de refermer la porte blindée. Un répit nous semble offert, un silence s’instaure, à peine entrecoupé par des cris, des hurlements étouffés.

La pression retombe doucement. Je la subodore de courte durée, mais autant user de ce moment pour fouiller discrètement les lieux. Quel bonheur de fouiner dans le sacro sein de la recherche militaire et d’engranger une telle masse de renseignements. Se dépêcher reste le maître mot car notre cocon protecteur semble s’effilocher. Les murs résonnent des coups extérieurs. Rien ne les arrêtera. Tel un acide, les abominations sanguinolentes grignotaient notre ultime carapace.
Alors que je continuais à ramasser les documents, un sentiment de malaise surgit. Devant moi les ordres partirent secs. Puis un capitaine entama un décompte. La sortie n’est plus envisageable, elle est effective. Tout se précipite. Je n’eu nul temps d’en faire part à mes plus proches voisins, le gradé égraine les derniers chiffres, et la porte blindée faillit même dégager de ses gonds sur la poussée. D’une multitude de dos, mon proche horizon se transforma en une ivresse de liberté. Puis tout redevint glauque. Déjà, ceux qui me devancent commencent à disparaître. Je bondis. Je dois suivre, utiliser le courant, profiter de l’enivrante expulsion.
Je me précipite pour suivre le mouvement. Tout s’ouvrait devant moi. Je ne sais si l’entraînement des glorieux militaires prenait là toute leur ampleur, mais ils courraient sacrément vite. Ils détalaient et je me dois de m’engouffrer dans leur sillage. Les zombies réagissent plus vite que je ne l’aurais souhaité. Les éclats des MAG-LITE (sponsor officiel du GN,… Hein, ah non ?... Merdum…Bon, euh, je continue…), des torches de lumière jaillissent de partout, aveuglantes parfois, mais lignes de vie. Elles illuminent les murs, le sol, l’ennemi fait de faces blafardes et de mâchoires lourdement dentées. Les mains se tendent. Griffes et ongles jaillissent et essaient de stopper notre envol de moineaux quasi sacrifiés…

Courir – Courir – Courir… Ca galope aussi devant moi. Ceux qui m’ont précédé subissent le premier choc et repoussent les obstacles. Bonheur, j’arrive à me faufiler. Je ne suis pas d’une grande souplesse, mais je n’ai pas le choix. Courir, sprinter, s’extraire du bâtiment, de cette masse grouillante qui nous entoure. Cela s’ouvre et se referme derrière moi. Cela hurle et grogne. Courir. Ne pas être mangé. Courir, ne pas être grignoté. Courir. La respiration est haletante. Courir. Soudain je passe l’ouverture. La liberté s’offre, je sors du bâtiment. Les graviers giclent. La limite du bois est encore loin. Le no man’s land parait long. Des pas derrière moi. Je coure. Ca se rapproche. C’est la fin. Non. Une ombre
me double sur la gauche. Cela n’essaie pas de m’agripper. Ce doit être un survivant Ce n’est pas mon heure. Courir. D’un seul coup je me rends compte que ma vélocité bat de l’aile. Plus trop de bruit proche derrière moi, en arrière. Plus d’autres. Je suis trop lent. Je serai le dernier. Je deviendrai La cible.
Un ricanement sardonique se lance dans la nuit. Ca y est, je le savais, ça me rattrape.
Je n’ai plus l’age pour ça. Merde. Je sors du glacis. La foret. Les branches me fouettent le visage et ma lampe faiblit. Evidemment. Merde.
Je franchis un fossé et manque presque de me désolidariser. Risible. Je suis à bout.
La route est là, devant moi.
Les branches craquent lourdement dans mon dos. Mon cœur part dans des envolées d’au-delà du lyrique. Je dois m’arrêter , je dois courir et je n’ai pas le choix..

Il me faut bifurquer. Je tente de slalomer. Je rerentre dans les bois. Ça me suit. Il ignore les silhouette qui disparaissent devant moi, il me choisit. C’est pour moi. Un hurlement retentit. Je repars et je bute sur un tronc d’arbre et le dénivelé qui survient ne me permet pas la simiesque tentative de rétablissement. Je m’étale sur un tapis de feuilles. Sans grand romantisme, je tente de me relever et retombe. Je continue à quatre pattes. Ça arrive. Il est là. Je recule et rampe à moitié sur le dos. Les oculaires exorbités, il rrrrugit. Il bave. Il rigole. Une hache dans ses moignons. C’est la fin. Sans Jean Claude, c’est la fin. La hache tournoie et dessine des arabesques bientôt sanglantes.
Des bruits de pas sourds. Une démarche louvoyante annonce l’arrivée d’un deuxième zombie. La deuxième ombre nous rejoignit et lentement se dirigea vers mon pauvre petit corps.
J’ai la sinistre impression de me transformer en gâteau onctueux et crémeux. Le deuxième se précipite sur moi, et se prend un coup de hache. Mais là, devant mes yeux, les deux dégénérescences se firent front. Le monstre premier se jeta sur l’autre engeance avec autant d’acharnement qu’il avait usé à mon égard.
Incroyable !!! Zombie-sourire ne veut pas me partager et s’acharne sur l’autre horreur et le repousse. Le frappe, lui impose sa présence, le rejette. Il ne veut point laisser sa part du gateau.
Et moi, pauvre simplet je regarde ce spectacle débile. Bouge toi abruti ! Me relever et partir. . Je réussis crapautement à me hisser sur mes chancelantes jambes et tentait de mettre distance en nous trois. Courir. Je peine. Souffle court. Il est à nouveau derrière moi. Je ne sais comment il s’était débarrassé de la deuxième engeance, mais le peu de mètres que j’avais parcourus ne m’ont offert qu’un léger répit illusoire. Il revenait à la charge plus rapidement que je ne l’avais espéré.
Je tente un écart, deux puis trois, rien n’y fit. Un lourd coup me projette en avant et m’envoie bouler. Sous l’impact, mon pare-balle se déchiquette. Mieux lui que mes chairs.
Je me retourne avec la désagréable impression d’être une tortue
renversée. Son rire débile résonne dans les ténèbres environnantes et me vrille les tympans. L’éclat de ses yeux s’intensifia dans la noirceur qui nous entourait. Il m’observe, et semble se régaler de la situation.
Quel plaisir pouvait il percevoir. L’être monstrueux jouait avec moi.
Idiot que je suis. Mes armes. Fébrilement je commençais à me tordre en tous sens pour atteindre mon pistolet sur la hanche. Vide, l’étui était vide. Arme perdue et moi aussi! Non l’autre dans ma poche intérieure gauche. Fébrile, je suis fébrile.
AAAAhhhhhrgg la hache tournoya et s’abattit. En une énergie larveuse et désespérée, je réussi à me rejeter en arrière. La masse métallique tranchante frôla ma poitrine et repris de la hauteur. Entre deux halètements, mes mains tentent d’explorer, de s’infiltrer dans les pourtours tissulaires de mon costume. Oui, je le tiens, j’arrache, je déchire, je le brandis Le mini-gun. Quelle générosité ce lambeaux de poche. J’ai l’arme main droite et les munitions main gauche.
Un cri de douleur m’extirpe de ma bulle. La hache est plantée dans ma jambe. Il tire et elle me déchire les chairs.
C’est comment déjà. Ah oui, balle, armer, tirer. Promis si je survis je m’entraînerai, je passerai des heures au stand de tir, j’écouterais mes professeurs, j’apprendrais mes leçons. Armer tirer, Merde ça passe à coté. Pas sa hache. Elle est montée vers les étoiles et sa masse a filée sur moi. Elle s’enfonce dans mon bas flanc. Mmmmmmmhhhh ouurrrghghhgh. Je dois surseoir à la douleur et recommencer armer. Non. Charger… Armer... Viser.
Lui s’avance vers le coup fatal. Ma balle, elle s’enfonce dans sa poitrine. Il recule, chancelle Arg, je n’ai plus de munition. Si. Lui revient. La tête, viser la tête.
La hache ne bouge plus. Il a un poinçon dans son autre main, ou un pieu, je ne sais. Il le brandit, il va, je tire. La balle rentre par son œil. Sa tête part en arrière, elle semble imploser, puis un geyser de cervelle jaillit et laisse libre une cavité sanguinolente. Son œil est glauque, son corps frémit et tressaute, puis s’effondre devant moi.
Une joie intense m’étreint. Puis la tension plus encore que la douleur m’envahi à nouveau. Je ne viens que de gagner un répit. Le silence est inquiétant. Il me faut sortir de cette mélasse. Partir de ce lieu. Je me traîne rampe et réussi à me relever. A demi courbé, je continue de fuir, de m’éloigner discrètement.
Moi directeur de laboratoires, comment pouvais je finir ainsi ici.
Un hélicoptère passe au dessus de moi. Excellent, ils vont venir à notre secours. Mais je suis trop loin. L’aube est encore trop éloignée aussi. Les lieux ne sont pas sécurisés et je ne peux me mouvoir qu’avec difficulté. Je dois les laisser venir à moi. Tentant tant bien que mal de soigner mes lourdes blessures, il me fallait survivre en attendant un secours extérieur. Plus d’eau, un restant de boisson anisé, une dernière bière et des pansements.
J’arrive dans une décharge des primitifs de la périphérie. Un frigo. Voilà mon abri. J’ai connu plus grand, plus spacieux, plus confortable, mais en attendant les secours, cela est d’un attrait inégalable.
L’habitant du refuge, un gaspard inamical, me bondit dessus, il est zombie. Non il me contourne et disparaît. Mais oui, mais bien sur. La solution n’est pas dans les vaccins, ni sérum. Mais oui c’est la trouvaille la délivrance même des zombies. Je m’enferme, je dois rédiger tout ça… Ecrire, écrire, écri… Bruit démoniaque, lumière dantesque, tout explose, je me recroqueville…

albator
Orga
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Messages : 84
Date d'inscription : 24/04/2011

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Message  gaanik Lun 24 Oct - 19:58

wahow, Shocked impressionnant, c'est super bien écrit Wink
sinon, les photo???
gaanik
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Messages : 15
Date d'inscription : 16/05/2011
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